dimanche 10 août 2008

Arrivée

Je suis arrivé à Toamasina après une journée d'avion et une dans un taxi-brousse.

Le taxi-brousse était un mini-bus Mazda relativement neuf. J'étais assis devant, en compagnie du chauffeur DJ qui conduisait avec une prudence de bon augure et Ibrahim, un étudiant en marketing qui portait en bandouillère son téléphone portable et son lecteur MP3. Derrière, les rangées de banquettes étaient bien remplies, de femmes pour la plupart.

Ibrahim parlait parfaitement le français, et discuter avec lui était une bonne introduction à la situation actuelle de Madagascar, vue par un jeune de la classe bourgeoise malgache. Ses opinions étaient hétéroclites : il admirait le dynamique président libéral Ravalomanane qui domine toute la vie politique ici, tout en reprochant aux politiciens de s'octroyer de rutilants 4x4 « qu'il faudrait donner aux paysans ». Il approuvait les signes d'indépendance par rapport à la France, comme le non-accréditement son son ambassadeur et le rapprochement de Madagascar avec les États-Unis, mais connaissait les moindres détails de la politique intérieure française. Il approuvait la ligne dure et autonomiste de Khadafi dans l'Organisation de l'Unité Africaine, tout en rêvant de travailler dans le consortium minier canadien qui mène un énorme projet d'exploitation autour de Toamasina. Il ne se considérait pas comme Africain, ce qui semble faire consensus chez les Malgaches.

Outre les pauses-pipi, le taxi s'est arrêté pour devant une gargotte pour le déjeuner. Plat copieux de riz et de poisson de rivière, accompagné de ranapan (eau de cuisson du riz, qui a la saveur douteuse de celui-ci quand il a attaché et grillé dans la casserole).

Célia m'a accueilli à la sortie du mini-bus. Nous avons marché vers chez elle à la nuit tombante.

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