vendredi 15 août 2008

Toamasina (Tamatave en Francais)

Les rues creuses, tapissées de sable, sont remplies d'enfants : ce sont les vacances scolaires. Souvent, surtout si on les regarde, ils s'écrient « Salut Vahaza ! » avec un sourire mi-fasciné mi-effrayé. Toute réponse les fait rire aux éclats. Vahaza veut dire étranger blanc, quoique beaucoup de Malgaches ne semblent pas distinguer les Asiatiques des Européens.

Toamasina est une ville portuaire, la seconde plus grande du pays après la capitale Antananarivo. Mis à part quelques axes goudronnés, les rues sont simplement en sable tassé, dont les ornières se transforment volontiers en flaques d'eau. S'y déplacent des taxis, des 4L et des R5 pour la plupart, des taxi-brousses, et d'innombrables pousse-pousses et cyclo-pousses ! Ça donne à la ville une teinte asiatique incongrue. Il y a peu de voitures personnelles « normales », car il n'y a pas vraiment de classe moyenne entre les usagers de transports en commun et les riches qui se déplacent en 4x4. Sur la route qui mène du port à la capitale circulent des camions porte-containers, avec la lenteur et les grognements requis par leur dignité de mastodontes.



Le centre de la ville est une composition de vieux bâtiments coloniaux souvent décrépits et de façades neuves au charme de hangards de supermarché. Il y a d'ailleurs deux supermarchés : l'inévitable Shoprite et Score, une filière du groupe Casino.

On y trouve, côté clients, beaucoup de Vahaza. Côté produits, c'est un mélange de marques locales pour les produits de base, de produits bon marché français ou sud-africains (selon la provenance du magasin), et de marques internationales sous forme générique : par exemple, l'emballage du dentifrice Colgate est rédigé en anglais, français et arabe et mentionne un service de consommateurs aux Émirats Arabes Unis. Les publicités et les annonces diffusée sont en français, ainsi que la musique (moment d'émotion quand j'entendis « mauvaise foi nocturne » de Fatal Bazooka), mais les employés parlent malgache entre eux.

Pour le touriste, les supermarchés sont un endroit rassurant parce qu'il y retrouve les références familières, en se servant soi-même et sans discuter les prix. Bien entendu, ce n'est pas ainsi qu'on s'intègre au pays, qu'on se mèle à la population locale.

Pour cela, il faut aller au marché. Il y en a deux grands dans la ville. On y vend de tout, des légumes aux vêtements, en passant par la quinquaillerie, les pièces de vélo, les chargeurs de téléphones portables, etc. Les prix ne sont bien sûr pas affichés, mais j'ai l'impression que par rapport à d'autres pays, les Vahaza sont moins considérés comme infiniment solvables.

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